Saint-Jacques de Compostelle

La Bretagne s’avance avec audace dans l’océan, dont elle adopte les humeurs : ses côtes découpées par la mer, tantôt baignées de lumière, tantôt traversées par les ondées, cachent un pays de vallons boisés et de maisons en pierres. Les légendes et les traditions y sont restées très vivantes, ainsi qu’un sens du merveilleux suscité par ces terres âpres et douces... Le soir, après une sortie en mer, une randonnée sur la falaise ou une baignade dans l’eau fraîche et transparente des criques, on joue de la musique, on chante et on danse. Il fait bon dans la salle commune où l’on déguste au coude à coude les fruits de mer et les galettes de sarrasin, réchauffé par un bol de cidre et par les nombreux sourires. Car la Bretagne, c’est d’abord un littoral magnifique, sauvage et préservé, sillonné par les anciens sentiers des douaniers : de la côte d’Émeraude à la presqu’île de Guérande, en passant par la baie de Morlaix, le golfe du Morbihan et la Côte de granit rose. On se laisse prendre au charme des îles – Ouessant, face au large, ou Belle-Île la bien-nommée – et des petits ports de pêche où l’on vit au rythme des marées. De nombreux villages ont gardé leurs rues pavées et leurs maisons en pierres ou en briques, avec des façades à colombages et des toits en ardoise. On découvre Saint-Malo et ses remparts, Dinan au charme suranné ou Rennes, à la fois ancrée dans l’histoire et frémissante de vie. Plus loin encore dans le temps, les mégalithes, dressés sur la lande depuis le néolithique, comme à Carnac où ils sont particulièrement nombreux, continuent de nous fasciner, présences austères et silencieuses.Tous les Bretons vous le diront : on ne visite pas simplement la Bretagne. Elle vous jette un sort indéfinissable, et il vous faut y revenir, peut-être parce qu’on s’y sent plus vivant qu’ailleurs...