La saga du canal du Nicaragua Accueil / Contenus / Capsules informations Ulysse / Mexique et Amérique centrale / Fabuleux Nicaragua / La saga du canal du Nicaragua Les différents tracés proposés pour le canal du Nicaragua au fil des siècles; la carte montre aussi le canal de Panama. Par Kaidor - Ce fichier est dérivé de : Nicaragua canal proposals - CC BY-SA 4.0 Extrait du guide : Fabuleux Nicaragua Papier (livre entier) 39,95 $ Ce guide tout en couleurs vous offre une véritable odyssée visuelle au Nicaragua, une fabuleuse contrée de lacs et de volcans. Voir la suite La saga du canal du Nicaragua Premières tentatives L’idée de creuser un canal transocéanique entre les côtes Atlantique et Pacifique du Nicaragua n’est pas nouvelle. Déjà en 1735, un premier projet fut proposé par le Français Charles-Marie de La Condamine. Mais c’est vers le milieu du XIXe s. qu’un projet plus sérieux se précise avec la signature du traité Clayton-Bulwer entre l’Angleterre et les États-Unis. La construction du canal devait débuter à San Juan del Norte (rebaptisée San Juan de Nicaragua en 2002), emprunter le Río San Juan, traverser le Lago Cocibolca (lac Nicaragua) et aboutir au Pacifique, mais cela resta à l’état de projet. Au début du XXe s., le Panamá fut préféré pour réellement entreprendre des travaux. Un choix politique, mais aussi technique : l’isthme panaméen n’est pas confronté aux tremblements de terre et aux éruptions volcaniques. Le Gran Canal version XXIe siècle L’idée a refait surface en 2012. Cette fois, le tracé de 278 km débuterait à Punta Gorda, à mi-chemin entre Bluefields et San Juan de Nicaragua, traverserait le nord de la réserve Indio Maíz pour rejoindre le lac Nicaragua, puis l’océan Pacifique en passant juste au sud de Rivas. Ce projet, évalué à 50 milliards de dollars, aurait été financé par une entreprise chinoise privée en échange de redevances garanties durant 50 ans. Il aurait eu des conséquences écologiques innombrables en plus de déplacer quelque 20 000 personnes. On pourrait penser que la fermeture de l’entreprise chinoise en 2018 aurait définitivement mis fin à ce plan, mais il n’en fut rien. La saga s’est poursuivie en 2024, lorsque Daniel Ortega a dévoilé un nouveau tracé de 445 km entre Bluefields et Puerto Corinto, passant cette fois par le lac Managua. À la recherche d’un bailleur de fonds, le gouvernement tente à nouveau de séduire les Chinois, les plus grands utilisateurs du canal du Panamá après les Américains. Malgré la baisse d’achalandage du canal de Panamá (29% de moins en 2024), conséquence de la sécheresse des dernières années qui réduit son niveau d’eau, il va sans dire que la construction de ce Gran Canal, cinq fois plus long, aurait d’énormes répercussions pour le pays. Devant les incertitudes financières entourant sa faisabilité et sa rentabilité, sans parler du désastre écologique annoncé, nombreux sont les Nicaraguayens qui pensent – et espèrent – que cet énième projet de canal transocéanique restera une chimère. À suivre…